On fume même la drogue au nez et à la barbe des autorités et puis y a rien !

L’opinion qui porte désormais sur Yopougon, commune appelée autrefois, cité de la joie, n’est plus du tout reluisante. Population mosaïque dont la jeunesse semble ne plus avoir de repère, des indiscrétions font entendre que la plus grande commune de notre pays, brille malheureusement maintenant par sa mauvaise réputation, dit-on justifiée par la consommation à outrance de toutes sortes de stupéfiants au vu et au su des autorités policières et administratives. Comprendre ces graves accusations va conduire notre équipe de reportage à certains lieux réputés marchés des drogues dans cette commune, le mercredi 03 juillet 2024, visite au cours de laquelle nous voici nez à nez avec la réalité.
Yopougon, mercredi 03 juillet 2024. Il est 6 heures 40 mn, l’heure du soir dans le rayon de Sideci, non loin du District de police du 16e Arrondissement, connu sous le nom de Yaossehi :
« Monsieur ! monsieur !
Nous voici, apostrophés par des voies inhabituelles. Mais nous ne nous méprenons pas. Il va bien s’agir de la cause de notre visite. Les regards rivés vers l’endroit d’où les voies fusent nous aperçûmes trois jeunes garçons d’environ une vingtaine d’année aux habits crasseux, visiblement en lambeau dont l’allure et les odeurs suffocantes qui se dégagent d’eux ne peuvent que provoquer à coup sûr de la frayeur chez quiconque les aperçoit en ce lieu à cette heure. Et comme balancés par un vent impétueux, ces interlocuteurs inhabituels se trouvent nez à nez avec nous. Pris de frayeur, et d’une voie tremblotante, nous leur fumes cette question. Oui, messieurs ! que pouvons-nous faire pour vous ?
- Ça et là ! (ça y est là !) même si vous voulez beaucoup. D’un air très effronté et d’une habitude déhontée qui démontrent bien que nous avons affaire à de véritables professionnels.
Très curieux de savoir qu’est-ce qu’il en était véritablement, et pressés de mettre le pieds dans le plat, nous répondîmes sans hésiter : « on peut voir, est qu’il y en a beaucoup ! » Et comme il fallait s’y attendre, d’un pas diarrhéique, l’un de nos vendeurs se précipite à ouvrir un paquet bien entrelacé de fils contenant des boules. « C’est ça le vrai produit. Rassure-t-il ses clients du jour selon lui en face desquels il se tient » et de préciser : « Quand tu prends ça, tu es goué goué (signifiant très emballé par l’effet) », un argot de la rue pour justifier surement l’effet de nuisance de cette drogue. Et de lui demander ce que pourrait coûter une tige nouée, sa réponse fut immédiate - Bar cinq (1500 FCFA), sinon on peut laisser ça à bar si vous en voulez beaucoup. Pendant que nous démarchions avec notre vendeur, à quelques distances du lieu où nous sommes, nous sommes soudainement attirés par des bruits d’un groupe de jeunes que nous apercevons et dont l’âge pourrait varier de 15 à 18 ans. Mais que font-ils ? pour en savoir davantage, il faut très rapidement prendre congé de nos deux dealers. Mais comment, sans avoir acheté le produit ? tel n’est pas notre objectif. Il faut trouver des astuces pour tromper leur vigilance. Très intelligemment nous leur disons ceci. Le produit peut être vraiment très bon, et nous en voulons beaucoup. Mais nous craignons la police d’à côté. Nous allons prendre rendez-vous quelque part pour faire notre affaire.
- Non mon vieux, faut pas avoir peur, eux-mêmes-là, ils sont dedans aussi. Sinon y a longtemps ils nous ont arrêté. Essaient-ils de nous rassurer. Mais que nenni ! même si cela nous intrigue et aiguise davantage notre curiosité. Il faut y aller, le temps presse. Nous les persuadons et nous prîmes congé d’eux pour un prochain rendez-vous en un autre lieu qu’eux même nous indiquâmes ; yopougon sicogi banco prêt du groupe scolaire Victoire 2 pour le vendredi 5 juillet 2024 pratiquement à la même heure. Certainement pas très content de n’avoir pas fait bon marché, ils essaient de revenir à un autre marché, celui de la vente de deux téléphones androïdes de marques prisées, qu’ils venaient certainement d’arracher à leur victime. Offre que nous déclinons également tout tant la remettant au prochain rendez-vous.
Il est exactement 20 heures 40, lorsque nous les quittâmes finalement pour le groupe de jeunes ayant attiré notre attention. Surprise ! ils n’ont bougé d’aucun iota. A cette heure qui peut paraitre indue pour de jeunes gens de leurs âges (15 à 18 ans), ils restent encore dehors. Mais, en quoi faisant ? cigarettes et drogues en mains, causant bruyamment sans aucune crainte d’être appréhendés par la police des stupéfiants. Ce qui justifierait l’allégation portée contre les autorités soit administratives ou policières par le premier groupe de dealer qui nous a accosté.
Eu et égards à cette réalité, tout porte à croire que la sécurité de la population de notre belle cité semble ne peut être la préoccupation de nos dirigeants. C’est le lieu d’interpeler l’opinion nationale et internationale sur le danger que court nos populations d’antan paisibles. Vivement, que nos autorités prennent le taureau par les cornes, pour endiguer ce phénomène qui tend à les mettre sur le banc des accusés- Prouvost. Z