Can 2012 - Scandale de 300 millions de Fcfa disparus: Le Président Ouattara au cœur du deal? - Le Curieux d'Abidjan

Can 2012 – Scandale de 300 millions de Fcfa disparus: Le Président Ouattara au cœur du deal?

Le scandale des 300 millions de FCFA disparus lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2012 et la prime de match impayée des Éléphants n’ont pas encore fini de livrer les secrets. Et le chapitre est certainement loin de se refermer. Douze (12) ans après pour le premier scandale et neuf (09) ans après pour le second, l’on va de rebondissement en rebondissement. Toute la vérité n’est pas encore dite, les langues continuent de se délier. Que s’est-il réellement passé lors des 28è et 30è édition de la Can ?

Le Ministre Alain Lobognon , ex Ministre des sports et loisirs victime du vol des 300 Millions

2015-2024 ! Il y a neuf (09) ans qu’il porte le fardeau de ce que l’on a appelé, ‘‘affaire primes impayées des joueurs’’. Témoin oculaire et auditif dans ce scandale qui ressemble fort bien à un boycott d’une autorité, Guy Lasme Kouamé, puisqu’il s’agit de lui, rompt le silence qui semble d’ailleurs le déprimer. Pour sa première sa toute première sortie, il a décidé de se confier à Le Curieux 24, votre hebdomadaire d’informations et d’investigations. Journaliste au service de la communication au ministère des sports au moment des faits, l’homme se dit outré par la volée de bois vert qui est administrée à son ancien patron, M Alain Lobognon, anciennement Ministre des sports. Selon le Journaliste, il s’était installé une véritable crise entre l’ancien Président de la Fédération ivoirienne de football, Idriss Diallo (paix à son âme) et l’ancien Ministre des sports Alain Lobognon. A côté, il y avait une affaire de 300 millions de FCFA impayés lors de la Can 2012 que devait payer Monsieur Philippe Legré, à qui succéda Alain Lobognon. En effet, Idriss Diallo, alors président de la Fif n’avait jamais répondu aux nombreuses convocations d’Alain Lobognon pour des séances de travail.

« Avant le top départ de cette CAN 2015, deux mobiles ont contribué à pourrir davantage l’atmosphère. Il y a la CAN 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée Équatoriale. Ensuite, les dissensions entre le Président de la Fédération ivoirienne de football (Fif) M. Sidy Diallo (paix à son âme) et le Ministre Alain Lobognon. Je voudrais commencer par cette crise. Depuis sa prise de fonction en tant que Ministre en charge des sports, Alain Lobognon et Sidy Diallo une crise s’est installée entre les deux hommes. En effet, convoqué à plusieurs reprises par le Ministre de tutelle pour des réunions de travail, le président de la Fif n’a jamais répondu présent à ces rencontres. La seule réunion à laquelle il s’était présenté et qui a permis aux deux hommes de se rencontrer a été celle d’avant la CAN 2015 au ministère des sports où, tenant tous les deux le ballon, ils ont fait des prises de vues afin de décrisper l’atmosphère déjà électrique », raconte Guy Lasme. Malheureusement, l’on s’en rendra compte que ce n’était qu’une comédie de très mauvais goût que venaient de servir le Ministre et le Président de la Fif, puisqu’une affaire de plusieurs milliards de Fcfa viendra pourrir davantage l’atmosphère déjà délétère entre les deux hommes.

« Mais il y eût un regain de tension lorsque le budget de 3 milliards a été mis à la disposition du Ministre Lobognon. Ce que le président de la Fif n’a pas digéré. Et ce dernier attendait l’occasion pour rendre la pareille, avec une indignation sans pareille. Malgré cette guéguerre, le Ministre Lobognon exonérait ses charges, effectuant les décaissements depuis la préparation des Éléphants à Abu Dhabi à la demande du président Sidy Diallo ».

Guy Lasme se rappelle bien que l’un des décaissements effectués par son ancien patron se situait entre 40 et 50 millions de FCFA qui étaient destinés à l’ancien patron de la Fif. Pour le Ministre Lobognon, fait savoir M. Guy Lasme Kouamé, la hache de guerre étant enterrée entre les deux responsables du football ivoirien, « il (le Ministre) me fit signe un matin de l’accompagner rendre visite aux joueurs la veille de leur premier match contre la Guinée Conakry le mardi 20 janvier 2015. Armé de mon appareil photo, nous avons convergé vers l’hôtel Sofitel Sipopo de Malabo. Alors que le Ministre, assis dans le hall pendant près d’une heure attendant les joueurs, une consigne, je dirai un ordre a été donné aux joueurs de ne pas saluer leur ministre de tutelle. M. Sidy Diallo fit même descendre un garde de corps près de la porte de sortie qui débouchait sur la façade lagunaire pour veiller au grain. Tous les joueurs sortirent en file indienne saluant timidement de loin le Ministre en hochant de la tête. Sauf, le capitaine Yaya Touré qui leva la main. C’est donc un accueil froid auquel a eu droit le premier responsable en charge des sports », confie ce témoin médusé par ce qu’il venait de se passer.

Prise d’otage de la délégation du Ministre Lobognon à Malabo

C’était la dernière fois qu’il revoyait le Ministre Lobognon à la Can. « C’est donc un Ministre tout confus mais armé de courage qui se leva pour se diriger à la sortie du côté opposé. Je ne le revis plus pendant les trois semaines qu’a duré la Can. À la vérité, estimant qu’il était indésirable et mal aimé par le Président de la Fif, Sidy Diallo, M. Lobognon prit le lendemain un vol et regagna Abidjan ». Pour Guy Lasme Kouamé, le péché du Ministre, c’est d’avoir décidé de payer les primes des joueurs par virement bancaire. Il n’en fallait pas plus pour réveiller la rancune de l’ancien patron de la Fif qui a attendu le bon moment pour porter l’estocade. « Dois-je rappeler que le centre névralgique de cette crise est parti d’un fait décidé depuis Abidjan : Alain Lobognon, à la demande des joueurs après une réunion, voulant éviter les histoires liées au non-paiement des primes des joueurs, a décidé que ces derniers recevraient leurs primes par virement bancaire. C’est à dire sans intermédiaire, ni même la Fif ».

Dans sa part de vérité, le Journaliste Guy Lasme a évoqué la deuxième crise de Malabo liée quant à elle, au non-paiement de prestataires Équato-guinéens suite à des prestations faites sous le Ministre Philippe Legré. Selon les prestataires en question, le Ministre d’alors (Legré Philippe) devrait honorer ses engagements en payant 300 millions de FCFA lors de la CAN 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée Équatoriale. Fulbert Beugrefoh, Chef de Cabinet du ministère des sports a été séquestré par les hommes d’affaires Équato-guinéens. « Saisissant l’occasion de la présence de la Côte d’Ivoire à la CAN 2015, nous fûmes pris en otage par ces hommes d’affaires. En effet, selon leurs propos, l’administration étant une continuité, il n’était plus question de s’adresser au Ministre Legré Philippe, mais à l’actuel Ministre Lobognon. Notre Chef de Cabinet, Fulbert Beugrefoh a même été arrêté, séquestré, ses pièces d’identité dont son passeport lui ont été retirées », explique le témoin de la scène. À l’en croire, le Chef de Cabinet a été relâché après que les autorités d’Abidjan dont le Ministre (déjà rentré sur Abidjan) ont été informées, et qu’une solution a été trouvée. « Bref, c’est au vu de ces deux dossiers non moins négligeables que cette histoire de prime a commencé à faire son effet. Car, le Ministre Lobognon, rentré plus tôt à cause des dissensions avec Sidy Diallo, n’avait plus le contrôle total de la gestion des primes ».

Après ces incidents malheureux qui tendent à barbouiller le Ministre Lobognon, celui-ci avait pris l’engagement de faire un déballage en organisant une conférence de presse. Mais cette entreprise du Ministre Lobognon ne se réalisera jamais. En effet, il nous souvient de ce qu’il est convenu d’appeler ‘‘appel de Fresco’’ des Chefs traditionnels de la région du Grand ouest. « En effet, ayant convoqué ‘‘leur fils’’, les chefs de la région du Grand ouest lui intimèrent l’ordre de se taire absolument sur cette histoire de CAN et les primes détournées des joueurs. Voilà comment Lobognon n’a plus jamais révélé la vérité ou du moins la véritable raison des primes ».

Pour le Journaliste Guy Lasme Kouamé, certains des acteurs et témoins de ces faits sont encore vivants. Il cite entre autres le régisseur Yapi Patrick l’agent comptable, Fulbert Beugrefoh, actuel Maire de Fresco. « Il est temps que la vérité et la justice soient établies et que le peuple ivoirien sache réellement ce qui s’est passé ».

Metch Jonas

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