Dénichée au stade régional de Daloa lors des interclubs 2021, Djehi Lou Yonan Chantal est aujourd’hui une valeur montante du sprint court en Côte d’Ivoire. Spécialiste du 400 m à ses débuts avant de se muer en une ‘‘crack’’ de la vitesse, Djehi détient le record de Côte d’Ivoire chez les juniors sur le 100m (11.65 s). Présente à Douala en juin dernier lors des 23e championnats d’Afrique senior, elle a rencontré son idole Marie-Josée Ta-Lou Smith qui lui a filé les secrets pour être une grande championne. Dans cette interview exclusive, Djehi Lou Yonan Chantal revient sur sa récente participation aux Gymnasiades Bahreïn 2024 et surtout sur ses rêves.

Quelle analyse faites-vous de votre finale du 100 m?

Je dirais que ce fut une belle course. J’avais de très belles sensations, surtout que mes chronos descendaient depuis les séries. J’étais psychologiquement dans de très belles dispositions en finale. Malheureusement, Dieu a décidé autrement.

Avec du recul, est-ce que vous-vous dites qu’il y avait la place pour attraper le podium ?

C’est clair qu’il y avait de la place pour cueillir une médaille. Et j’y croyais fermement. Ma course était parfaitement maîtrisée mais c’est sur la fin que j’ai péché. Je n’ai pas pu casser comme il se devait. Je finis 4e sur 56 athlètes du 100 m.

Après seulement 4 semaines de préparation, vous disputez une finale du 100 m et une demi-finale au 200 m avec de bons chronos. Finalement, Bahreïn n’est pas si mauvais que ça ?

Absolument ! Surtout que j’ai beaucoup appris pour ma deuxième participation aux Gymnasiades. La ville également est incroyable. Le stade était fabuleux. J’ai vraiment aimé ce beau pays. Mais, je dois très vite me concentrer et attendre les futures compétitions. Cette fois, on se donnera à fond pour arracher des médailles.

Quelles leçons tirez-vous de cette compétition ?

Je retiens que je dois me mettre au travail. Il me faut plus d’efforts, plus d’entraînement, le courage et surtout développer l’amour de ce que je fais pour davantage de sacrifice. Et c’est sûr que les médailles et titres arriveront. Je retourne bosser et je reste confiante pour cette saison.

Cette nouvelle saison s’annonce longue et riche en activités. Comment vous la préparez?

La préparation est formidable. Je me donne à fond pour performer. Cette compétition au Bahreïn fait également partie de cette préparation de la saison. En seulement quatre semaines, voici ce que j’ai pu produire. On va pousser encore et on verra ce qui se passera cette saison.

Recordwoman U20 en Côte d’Ivoire au 100 m (11.65 s) avec une première participation aux championnats d’Afrique seniors, c’est clair que vous serez fort attendue à cet exercice. Comment allez-vous l’aborder ?

Je vais l’aborder sereinement. Je ne me mettrai aucune pression et aucune limite. Je reste focus sur moi-même.

Quels sont vos objectifs majeurs pour cette saison ?

Mon objectif principal est de battre mon record personnel. Je veux à chaque course, descendre au maximum mon temps. Je crois que si je descends mon chrono à chaque fois que je cours, j’aurai une saison extraordinaire.

Vous êtes une Lou comme Ta-Lou Smith, votre aînée. Que vous a-t-elle donné comme conseils à Douala lors des 23e Championnats d’Afrique senior et à chaque fois que vous échangez?

Ma tata (tante) Ta-Lou Smith m’a dit que si je veux obtenir quelque chose, il faudrait que je me donne à fond. Elle m’a dit de ne jamais avoir peur de mes adversaires. Cela, même si elles sont plus âgées, plus expérimentées et avec des palmarès ronflants. Car elle n’a jamais couru dans sa catégorie. La seule chose que je devrais faire, c’est courir une fois que le pistolet retentit. Il ne faudrait point stresser ni abandonner une course à cause de la peur. Il faut se vider la tête avant chaque course et se reposer énormément après les courses et les entraînements. Il ne faut jamais rater les entraînements et surtout croire en soi malgré les difficultés parfois.

Croyez-vous être bien partie pour marcher dans ses pas et briller comme elle?

Oui, je veux marcher dans ses pas et briller comme elle. Je crois que je vais valablement la remplacer. Marie-Josée Ta-Lou Smith, je l’adore en vérité. Enfant, je regardais ses courses et ça m’inspirait. Elle est mon idole. Je me suis dit pourquoi ne pas courir comme elle. Et grâce à Dieu, j’ai pu démarrer l’athlétisme. Aujourd’hui, j’arrive à voyager et courir dans de grands stades comme elle. Mon objectif c’est d’écrire ma propre histoire en marchant dans ses pas.

Quel est votre plus grand rêve d’athlète ?

Je veux briller au plus haut comme mon idole Marie-Josée Ta-Lou Smith. Je rêve des titres de championne du monde et championne olympique. On va se battre. Avec Dieu, le travail sans relâche et les conseils des coaches et de ma tata Marie Josée Ta-Lou Smith, on y arrivera.

Avez-vous un message à l’endroit de vos fans et des Ivoiriens ?

Je leur demande d’avoir confiance en moi, de prier pour moi, de m’encourager davantage et m’exprimer leur amour. Je me battrai pour ne point les décevoir.

Lebéni Koffi