Du 19 octobre au10 novembre 2024, s’était déroulée l’opération de la révision de la liste électorale en Côte d’Ivoire. Cette opération avait été prorogée au 17 novembre 2024. Au terme de ce processus, le COSCEL-CI qui avait déployé une mission d’observation sur l’ensemble du pays avec notamment 124 coordonnateurs départementaux et trois observateurs en ligne, permettant de couvrir 1 728 centres d’enrôlement à travers le pays, a prononcé une conférence de presse le jeudi 29 novembre 2024 dans un complexe hôtelier à Cocody-Angré (Abidjan). Il a dénoncé des dysfonctionnements avant de faire des recommandations aux parties prenantes du processus électoral.
Le Consortium des Organisations de la société civile pour les élections en Côte d’Ivoire (COSCEL-CI) dit avoir observé une faible mobilisation des requérants dans les 1 364 centres visités pour causes fondamentales d’un « manque d’information sur le processus; des coûts administratifs liés à l’obtention du certificat de nationalité et de la carte d’identité, malgré leur gratuité annoncée ».
Aussi, le COSCEL-CI a-t-il déploré le non déploiement des autorités judiciaires pour organiser des audiences foraines. Ce qui a « constitué un frein majeur, en particulier dans les zones rurales ». Au niveau des dysfonctionnements, le COSCEL-CI avoue avoir enregistré « 211 incidents critiques », notamment le retards d’ouverture dans 63 centres d’enrôlement après 9H00; des délocalisations de centres d’enrôlement sans information préalable. Dans 31 centres, il a observé un dysfonctionnement des tablettes biométriques; des difficultés d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite dans 56 centres. Dix (10) cas d’enregistrement d’électeurs sans document requis a été également constaté.
Pour Drissa Soulama qui a lu le communiqué qui sanctionné la conférence de presse, « ces problèmes révèlent un manque de coordination et de formation des opérateurs sur le terrain, perturbant ainsi le bon déroulement des opérations ».
À la lumière de ces observations, le Consortium des organisations de la société civile pour les élections en Côte d’Ivoire a formulé des recommandations aux différentes parties prenantes, notamment la Cei, les partis politiques, le ministère de la justice et des droits de l’homme, à l’Oneci et aux organisations de la société civile.
A la commission en charge de l’organisation des élections, il lui est recommandé de renforcer la formation de ses agents déployés dans les centres d’enrôlement, notamment sur les procédures administratives et les règles d’accès pour les observateurs; d’améliorer sa communication auprès des populations sur les lieux d’enrôlement afin de leur permettre d’y accéder aisément et particulièrement les cas de délocalisation et sa communication sur la procédure de radiation des personnes décédées de la liste électorale pour encourager à le faire et de communiquer sur les missions de la firme dédiée à la question de la radiation des personnes décédées sur la liste électorale; d’assurer une meilleure supervision des centres afin de réduire les retards d’ouverture, les absences d’agents et les problèmes techniques tels que les pannes de tablettes; de renforcer la collaboration avec les organisations de la société civile pour optimiser la transparence et l’efficacité des opérations d’enrôlement; de prévoir des mécanismes de suivi et de traitement rapide des incidents critiques signalés sur le terrain et enfin de collaborer avec l’Oneci pour compléter les mentions manquantes des personnes inscrites sur la liste électorale.
Le COSCEL-CI entend poursuivre son travail de veille citoyenne et d’observation du processus électoral en Côte d’Ivoire afin de consolider les acquis démocratiques et améliorer les mécanismes électoraux. Dès janvier 2025, le Consortium lancera un programme d’observation à long terme, couvrant l’ensemble du territoire national, en préparation des élections présidentielles d’octobre 2025. Pour le COSCEL-CI, « cette initiative permettra de surveiller les prochaines étapes de la préparation et de la mise en application du processus électoral, la situation sociopolitique et l’environnement électoral durant cette période ».
La Cei avait annoncé les résultats de la révision de la liste électorale. Au terme de cette opération, 1 461 081 personnes ont été inscrites, dont 943 157 nouveaux inscrits, contre environ 4 500 000 de nouveaux requérants attendus dans ce processus.
Bosco de Paré