
Point de doute. L’entrée et la présence de Laurent GBAGBO sur la scène sociopolitique ivoirienne, a rendu et continue de rendre cet environnement et même celui de l’international, très mouvementé et tumultueux sans omettre le lot de crises y afférentes. C’est au point qu’une certaine opinion n’hésitera pas à clamer haut et fort que GBAGBO serait la cause de la souffrance croissante des populations ivoiriennes. Vrai ou faux, nous ne saurions le soutenir, si ce n’est d’exposer et analyser les faits historiques, liés au parcours sociopolitique de l’homme.
GBAGBO, contre ou pour la paix et le bonheur des ivoiriens, appréciez vous-mêmes.
MARS 1971 À JANVIER 1973 :PREMIERE PRISON DE GBAGBO
9 FEVRIER 1982 : GBAGBO, CONTRIBUE A LA FERMETURE DES UNIVERSITÉS ET DES GRANDES ÉCOLES DE CÔTE D’IVOIRE.
Libéré plus tard et devenue directeur de l’Institut d’histoire, d’art et d’archéologie africaine (IHAAA), Gbagbo ne se contentera guère de cette ascendance sociale et intellectuelle. L’homme a plutôt un autre dessein ;être mordicus affiché comme l’opposant historique de Félix Houphouët-Boigny qui cependant, l’avait une fois déjà emprisonné pour sa témérité et son goût aiguisé pour le pouvoir et surtout pour ses revendications jugée gênantes. GBAGBO va encore récidiver et se révéler lors des manifestations estudiantines du 9 février 1982, manifestations qui étaient censées (aurait-on souhaité), mettre en exergue les seuls étudiants réclamant des meilleures conditions d’études, selon un courrier de Pierre Kipré secrétaire Général du SYNARES en son temps.
Ces revendications vont avoir pour conséquence, la perturbation des cours jusqu’ ‘à la fermeture des universités et des grandes écoles. Et très conscient de l’impact négatif de ses actions sur la gouvernance d’Houphouët- Boigny, et surtout sentant le danger venir, Laurent GBAGBO va s’en fuir de la Côte d’Ivoire par le Burkina Faso pour le pays de galle avec pour seule finalité, mieux y préparer son affaire.
Année 1985 : DEPUIS LA FRANCE, GBAGBO DÉNONCE LA DICTATURE DU PARTI DÉMOCRATIQUE DE CÔTE D’IVOIRE.
13 SEPTEMBRE 1988 :RETOUR D’EXIL DE LAURENT GBAGBO
POUR LA CÔTE D’IVOIRE
A la faveur de la fin de la guerre froide où de nombreux états dictatoriaux comme la Côte d’Ivoire se voient contraints de démocratiser leurs pays, et surtout voyant que le pouvoir d’Abidjan est de plus en plus fragilisé par une crise économique qui perdure depuis la fin des années 1980, dans ce contexte jugé doublement favorable pour lui, GBAGBO se voit réconforté et fortement pressé de rentrer au pays pour y prendre toute sa place. Et de l’autre côté, Houphouët-Boigny inquiet de voir Gbagbo développer un réseau de contacts et comprenant surtout que « son remuant opposant serait beaucoup moins encombrant à Abidjan qu’à Paris », lui accorde implicitement son pardon et la possibilité de retourner en Côte d’Ivoire, selon sa fameuse déclaration en punt de grande sagesse dirait on : « l’arbre ne se fâche pas contre l’oiseau ». Image à travers laquelle il se dépeint comme l’arbre et GBAGBO, l’oiseau. Ainsi. Laurent GBAGBO retourne alors en Côte d’Ivoire son pays natal, le 13 septembre 1988.
28 OCTOBRE 1990 : PREMIÈRE ELECTION PRÉSIDENTIELLE DÉMOCRATIQUE EN CÔTE D’IVOIRE, GBAGBO REMUE À SOUHAIT ET À VOLONTÉ FORCENÉE, HOUPHOUËT- BOIGNY.
Voici le père fondateur comme on l’appelle, contraint par la tendance de démocratisation mondiale des pouvoirs dits dictatoriaux, à organiser pour la première fois dans l’histoire de son pays, des élections présidentielles ouvertes à tous ses opposants de toutes tendances politiques confondues comme Laurent Gbagbo. Il en sera d’ailleurs le seul opposant candidat contre Nanan Boigny. Rappelons que cette élection intervient dans un contexte aussi difficile qu’assez sensible pour les tenants du pouvoir d’Abidjan. C’est au moment où le pays traverse une crise économique qui perdure depuis la fin des années 1980. L’économie ivoirienne stagne, même, chute. Cette crise est due essentiellement à l’effondrement du cours des matières premières, notamment le cacao et le café, combinée à la crise de la dette des États africains, qui contraint le pays à une politique d’austérité très dure à la demande des institutions de Brettons Wood.
C’est le moment le mieux indiqué plus que jamais pour GBAGBO, prétextant du cadre électoral surtout voulu démocratique pour enlever à Houphouët ses habits « sacré » qui lui sont de fait reconnu pour avoir été le véritable moteur de la lutte d’autonomisation et de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. On aura entendu cette année-là des allégations comme’ ’Houphouët voleur’’, et perçues comme des injures, mieux des profanations à l’égard du père, que dis-je, de nanan Boigny (PAPA BOIGNY). Cela, certainement dû à la critique acerbe assénée à la mauvaise gouvernance du parti unique pour mettre à nu ses faiblesses, jamais découvertes peut être, et nulle part décriées haut et fort.
Mais même si très remué dans son intimité et dans sa dignité, et même très sonné du point de vue morale par ces dénonciations, que le PDCI et ses partisans qualifieraient d’ignominieuses, voire dégradantes, « le bélier de Yamoussoukro », « Nanan Boigny », « le Vieux », (pour les partisans et les intimes), « l’arbre », (selon ses propres termes), Feu président Felix Houphouët Boigny, car c’est bien de lui qu’il s’agit, remporte ces élections avec 81.70 % des suffrages, contre 18,3 % pour GBAGBO. Mais en réalité, que ferait un jeune Laurent GBAGBO face à un vieux ‘’sage’ ’enraciné depuis belle lurette ? aurait-on dit. Même si des voix anonymes se lèvent pour encore crier au vol du suffrage à la faveur du vieux. Cependant, la réponse du vieux est sans ambigüité « Le chien aboie et la caravane passe », aurait-il martelé.
En effet, comme il fallait s’y attendre, même si ses élections ont permis à la côte d’ivoire de passer d’un monde politique unipolaire dit démocratique, à un univers politique pluri-polaire de démocratie plus expressive, il est cependant bon de reconnaitre tout de même qu’elle a malheureusement ouvert la voie à des disparités politiques à connotations ethniques et tribaliques. Ceci va considérablement, et très négativement impacter la vie sociopolitique ivoirienne, alors que nous assistons quels instants après au foisonnement de partis politiques sur l’échiquier national.
Cette élection faite, peu à près, Houphouët Boigny dans l’optique de répondre aux exigences des institutions de brettons Wood, va faire appel à certain technocrate depuis …spécialiste des finances du nom d’Alassane Dramane Ouattara, qui serait d’origine Burkinabé, pour normaliser la vie économique qui est en souffrance. Alors le président sortant réélu à sa propre succession, une fois réinvesti, nomme premier ministre, monsieur Alassane Ouattara, président actuel de la Côte d’Ivoire , dans un contexte d’élections législatives à venir, lui qui s’afficherait désormais particulièrement comme un farouche opposant et détracteur contre GBAGBO sur plan politique ivoirien.
25 NOVEMBRE 1990 : LAURENT GBAGBO DEVIENT DÉPUTÉ ; PREMIÈRE VICTOIRE DE SA LUTTE POLITIQUE.
Suite à l’élection présidentielle tenue 28 OCTOBRE de cette même 1990, ont lieu les premières législatives placées sous le signe du multipartisme ; le FPI de Laurent GBAGBO y obtient 09 sièges sur 175. Gbagbo lui-même est élu député dans la circonscription de Ouaragahio, sa ville natale. Un grand coup stimulant pour les luttes à venir certainement pour GBAGBO et les siens. Mais le pire pour la famille GBAGBO n’est-il pas à craindre ? L’avenir ne nous dira certainement pas le contraire.
DEUXIEME PRISON DE LAURENT GBAGBO ; 18 février 1991,
Le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara fait arrêter Laurent Gbagbo et sa femme Simone.
Mai 1991, puis en février 1992, ont lieu d’importantes manifestations étudiantes qui bénéficient du soutien de bon nombre leaders politiques, contre les dérives dictatoriales du pouvoir unique. Le 18 février, le Premier ministre Alassane Ouattara fait arrêter Laurent Gbagbo et sa femme Simone, après avoir fait signer la veille au chef de l’État une loi anti- casseurs. Ils sont condamnés le 6 mars 1992 à deux ans de prison. Le couple sera finalement libéré en août suivant, après six mois de détention. Et pourra alors continuer l’aventure Laurent GBAGBO.
7 DÉCEMBRE 1993 : LAURENT GBAGBO VOLE AU SECOURS DE BÉDIÉ, PAR LA DÉFENSE DE L’ORDRE CONSTITUTIONNEL SUITE AU DÉCÈS DU PÈRE DE LA NATION.
Rongé par un cancer pernicieux, menacé par le poids de l’âge, et sérieusement affecté par les difficiles remous sociaux auxquels il est confronté, Houphouët-Boigny cèdera bon gré mal gré à ses détracteurs sous l’effet de la grande faucheuse (la mort), le 07 décembre 1993 à Yamoussoukro, sa ville natale à l’âge de 88 ans. Il laisse derrière lui un ciel ivoirien très s’assombri par la douleur d’un départ dommage pour un PDCI dont l’avenir semble désormais incertain, quant à la conservation du fauteuil présidentiel, du fait des appétits nombrilistes très aiguisés de certains de ses fils héritiers. Or c’était sans compter avec la sagesse et la vigilance du vieux, qui depuis lors avait déjà précautionné son héritage politique, faisant du feu Henri Konan Bédié son défunt constitution. Face à ses appétits très affichés et déclarés, Laurent GBAGBO, chef de l’opposition, député de la nation et président du Front populaire Ivoirien, lui reconnut réputé guerrier pour ses combats démocratiques, ne pourra que voler à la rescousse de l’ordre constitutionnel, même si cela avantage Bédié du PDCI au prise avec le premier ministre Alassane Ouattara d’alors, lui-même issu du même parti que notre défunt constitutionnel.
La suite dans nos prochaines éditions.
Hunter Lazareff