Me Parfait Donald Bedi, Avocat de la société de transport lagunaire (STL), filiale du groupe ivoirien Snedai, a réagi le jeudi 6 mars 2025, au litige foncier opposant STL à la société civile immobilière OCEANOR, dirigée par l’ancienne Ministre Martine Coffi-Studer. C’était à la gare lagunaire de Treichville lors d’une conférence presse. Cette intervention fait suite à un article du média Africa Intelligence du 4 mars 2025, révélant la condamnation du groupe Snedai à verser 9,5 millions d’euros, soit plus de 6 milliards FCFA à Mme Coffi-Studer dans cette affaire qui les oppose.
Contestant ces informations qu’il a qualifiées de « contre-vérités inacceptables », l’avocat a bien voulu apporter des éclaircissements sur cette affaire. Il a précisé que l’occupation par STL de la parcelle située près de la gare lagunaire à Treichville reposait sur un bail emphytéotique délivré par l’État de Côte d’Ivoire dans le cadre d’une concession de service public. Selon lui, en 2015, un contrat de concession avait été signé entre l’État de Côte d’ivoire et STL pour la création, le financement et l’exploitation d’infrastructures de transport lagunaire. Ce contrat, selon Me Parfait Bédi, a été validé par un décret présidentiel le 20 avril 2016, définissant clairement le périmètre de la concession.
Pour Me Bédi, l’article du confrère semble suggérer que STL aurait occupé illégalement un terrain appartenant à Mme Martine Coffi-Studer et M. Bictogo, président de l’Assemblée nationale, aurait été condamné à lui verser la somme de 9,5 millions d’euros. Ce qui n’est pas le cas.
L’Avocat a indiqué que STL attend toujours la signification officielle du jugement pour en connaître les motivations et évaluer les possibilités d’appel. Car « M. Bictogo n’est en aucun cas partie prenante dans le litige entre STL et la SCI OCEANOR. Il ne peut en aucun cas être condamné à verser la somme de 9,5 millions d’euros à Mme Coffi-Studer », a-t-il soutenu. « STL n’est pas propriétaire de la parcelle, elle n’est qu’un locataire », a-t-il précisé.
Le 16 juin 2016, un arrêté ministériel avait accordé à STL une concession provisoire et une promesse de bail emphytéotique pour une parcelle de 10 461 m² située à proximité du palais de la culture de Treichville. Le 19 février 2018, un autre arrêté ministériel avait permis à STL d’obtenir un permis de construire pour la mise sur pieds de la gare lagunaire, soulignant que STL n’a occupé que la zone qui lui a été légitimement concédée et qu’elle a investi cette parcelle pour y réaliser les infrastructures prévues, notamment la gare lagunaire.
Me Bedi a fait remarquer que la SCI OCEANOR, dirigée par Mme Martine Coffi-Studer, a contesté la légalité du décret du 20 avril 2016 en saisissant la Chambre administrative de la Cour suprême. Cependant, en juillet 2022, le Conseil d’État a rejeté cette requête, validant ainsi la légalité du décret et de la concession octroyée à STL.
Rish Koffi