Interrogé par Alain Foka sur des questions d’actualité, l’ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo n’est pas resté de marbre quant à une éventuelle candidature d’Alassane Ouattara pour un 4ème mandat lors des élections présidentielles d’octobre 2025.
Laurent Gbagbo invite son successeur à se conformer à la constitution qu’il a lui-même modifiée. « Ce n’est pas la durée d’un homme sur la scène politique qui est un problème. Mais c’est le respect de la loi. Ce que Alassane fait et qui est condamnable, ce n’est pas qu’il soit candidat. Mais qu’il soit candidat pour un 4ème mandat ». Pour lui, au regard de la constitution, Alassane Ouattara est dans « l’illégalité ».
« Alors que la constitution dit de façon claire et nette qu’aucun individu ne peut être président pour plus de deux mandats. Il est dans l’illégalité totale. Et c’est ça ! Les gens disent ‘‘Alassane Alassane’’, non non ! Laissez Alassane et voyez ce qui est une faute. Ce qui est la faute, c’est que déjà, en ce moment-ci, nous sommes dans son 3ème mandat ; ce qui est une faute. Non seulement il fait une faute mais il veut amplifier la faute en allant pour un 4ème mandat. Ce qui est une horreur ! La loi et surtout cette constitution-là, c’est lui qui l’a écrite. Je suis contre ceux qui piétinent la loi », a-t-il fulminé.
Quant à son inéligibilité justifiée par le Président de la Commission électorale indépendante (Cei), l’ex Président de la République n’y prête pas d’attention. Car, selon son jugement, sa candidature finira par s’imposer au régime.
« (…) En 1990, les mêmes personnes disaient que je n’allais pas être candidat contre Houphouët. Mais j’ai été candidat contre Houphouët. Et cela a ouvert la route au multipartisme ; cela a ouvert le débat politique. Donc mon rôle est un rôle de précurseur toujours, de pionnier ».
Laurent Gbagbo a été condamné à 20 ans de prison pour un prétendu ‘‘braquage’’ de la Beceao par la justice ivoirienne en 2018.
Devant les députés ivoiriens réunis le 9 octobre 2024, Ibrahim-Kuibiert Coulibaly, Président de la Cei a tranché tout net. Pour que Laurent Gbagbo puisse être réinscrit sur la liste électorale, deux options s’offrent à lui. « Purger sa peine ou bénéficier d’une amnistie annulant l’infraction ayant entraîné la perte de ses droits civiques et politiques ».
Ghislain Coulibaly